AUTOUR DE LA MER DE L'ANTIQUITÉ À NOS JOURS

"Trois vaisseaux sur une mer démontée "  musée des B.A de Brest ,une oeuvre de Claes Claesz Wou (1592-1665) peintre hollandais.


Les peintres hollandais ont longtemps donné une dimension symbolique au paroxysme de la navigation, ces représentations leur permettant de se libérer des sujets hagiographiques et bibliques habituels.
Ce peintre dont on trouve peu de tableaux est fortement influence dans la période de sa maturité par Simon de Vlieger, peinture spécifique très monochrome dans les tons de gris et beige.

"Shipping in heavy sea" par Willem Van de Velde le jeune né à Leyde, qui suit la tradition des peintres de marine notamment celle de son père qui l'a initié, et  comme le peintre précédent fut l'élève de Simon de Vlieger, Willem Van de Velde part à Londres et entre au service de Charles II.

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Miniature "vue des douanes à Venise " du Codex Maggi 1578 BNF.

A partir du 12 ème siècle l'Occident va prendre une place importante dans le commerce en Méditerranée, les flottes de Pise et de Gênes s'imposent dans le commerce avec l' Orient.

les marchands vénitiens qui commercent avec l'empire byzantin depuis le Xème siècle, se sont dotés d'un flotte et se sont construits un véritable empire en Méditerranée, avec beaucoup de comptoirs commerciaux.

Cette miniature, tirée du livre : " les voyages de Charles Magius " ou Codex Maggi , fait partie des 18 autres miniatures de ce livre , dont le texte raconte les différentes missions politico-commerciales de cet homme, alors secrétaire de la République Sérénissime de Venise, ses voyages avec des péripéties heureuses ou malheureuses, précèdent la guerre contre l'Empire Ottoman.

Les miniatures seraient dues, à un artiste flamand du nom de Lodewijk Toeput ou Ludovico Pozzoserrato  (1550-1609), mais certains attribuent quelques miniatures à Véronèse car la qualité de ces gouaches quelquefois rehaussées d'or sont exceptionnelles, disent les historiens d'art.

Certaines miniatures représentent  des ports ou vues de différents pays ou villes visités par Charles Magius, comme Corfou, Candie, les ports de Bari, Venise  etc etc...

le livre en question avec le portrait de Charles Magius qui mourra en 1587.

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Document du XVème s. BNF. tiré du "Tacuinum sanitatis " ou préservation de la santé,  traité médical écrit par un médecin arabe : Ibn Butlan ( 1001-1066 ) ( médecin irakien connu aussi en astronomie) dont seront tirées de nombreuses traductions latines, ce traité devient très populaire au Moyen-Age en Europe de l'ouest.


Cet ouvrage couvre la médecine, l'étude de l'agriculture et de la botanique, et s'inspire largement des "humeurs " d'Hippocrate,  basées sur la " théorie des quatre éléments " d'Aristote, couvrant également les phénomènes atmosphériques , saisons, et facteurs d'environnement en général.


Dans le document ci-dessus : les eaux froides et agitées ou encore empruntant à la terre des saveurs nouvelles , les manuscrits  évoquent, l'eau " lourde et tangible " deux qualités qu'elle partage à un moindre degré avec la terre, la première l'oblige à tendre vers le bas " couler d'un lieu supérieur à un lieu inférieur ", la seconde la rend sensible, perceptible aux sens, en particulier au toucher.

Miniature, gouache sur velin ( 38,5x 26,5 ) tirée d'un manuscrit de la BNF .


"Combat d'Olivier de Bourges contre le montre des mers "


Beau manuscrit en velin du XVème ou XVI ème siècles relié en maroquin rouge, roman de geste tardif  du duc Lyon de Bourges , une version qui débute par ces phrases : 
                              " Icy commence l'histoire vray, rommant ample 
                                 et notoire du riche et puissant duc de Lyon "


dont le fils Olivier de Burgos serait le héros , on le voit combattre dans cette magnifique miniature le "diable marin" qui interdit l'accès à la Terre Sainte

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"Une sirène redoutable"
Manuscrit sur velin 22,5X16,5 ( 1530), dans un ouvrage intitulé (Fleur de vertu) B.N.F. , propriété de François de Rohan, seigneur de Gyé:

Portrait de François de Rohan  (1515-1560) à la pierre noire et sanguine rehauts de blanc, par Jean Clouet le jeune (1475/1485-1540) (Musée de Condé Chantilly)

Le manuscrit et l'image montrent une sirène montée dans le bateau , menaçant les marins d'une épée, et l'autre sirène dans la mer.

Le texte explique que les sirènes (divinités fluviales à l'origine) dont le haut du corps représente une" belle fille" , endorment les marins par leurs chants ( mythologie de l'antiquité  qui les décrit comme filles du fleuve Achelos et de la nymphe Calliope ou de Terpsicore la muse de l'eau).

Dans l'antiquité romaine, les sirènes étaient à l'origine des femmes normales, qui auraient été punies, pour avoir laissé Hadès emmener Koré leur compagne.

Beaucoup d'autres explications existent, on les trouve aussi dans les "Argonautes" d'Apollonis de Rhodès et dans l'histoire dUlysse du très célèbre Homère, dans son ouvrage l'Odyssée.

Euripide évoque dans "Hélène" , le caractère funéraire des sirènes, d'où leur représentation sur les stèles des tombes dans l'Antiquité et dans les siècles qui suivront.

En Bretagne, la sirène ou fée d'eau , s'appelle "Marie-Morgane" l'une des plus célèbre est Dahut , fille du roi Gralon, elle fut transformée en sirène , pour avoir condamnée la ville d'Ys (engloutie).

Ces filles de la mer entrainaient leurs victimes, par des chants mélodieux accompagnés quelquefois, par des flûtes ou des cithares.

La représentation du buste de femme opulent, constitue dans l'iconographie à travers les siècles,

le symbole de la tentation fatale!!!!!

Pour les marins , ces sirènes recueillaient les corps des naufragés.

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Cette magnifique enluminure fait partie d'un des livres de l'encyclopédie de Barthelemy l'anglais  
"Les Propriétés des Choses " ce frère franciscain anglais , de la famille des comtes de Suffolk , a écrit cet ouvrage entre 1230 et 1250 selon les sources , la version latine contient 19 livres , cette encyclopédie est considérée comme un ouvrage de vulgarisation scientifique et fut traduit en au moins 6 langues jusqu'au 15 ème siècle,  il est issu de ses propres observations et de ses lectures 
d'Aristote, Platon, et Pline l'ancien.
La traduction française est de Jean Corbichon, ermite de Saint Augustin au 14 ème siècle , il fut imprimé en France dans les années 1470, il fut aussi maintes fois copié jusqu'à la fin du 15 ème siècle.


Cette mappemonde illustre le 13ème livre consacré à l'eau et ses propriétés, l'océan et les mers ,comme les fleuves sont bien sûr figurés en bleu.  C'est Evrard d'Espingues qui réalisa l'enluminure , cet artiste est originaire de Cologne et après avoir séjourné à Paris, rentra au service du Duc de Nemours , l'ouvrage est aux armes de Jean du Mas , seigneur de l'Isle, conseiller et chambellan du roi Louis XI.

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Jean Mansel: " La fleur des histoires " Bibliothèque Royale de Bruxelles


Enluminure " le partage de la Terre entre les fils de Noé " cette oeuvre est attribuée à Simon Marmion artiste issu d'une famille de peintres, né en 1425 près d'Amiens et mort à Valenciennes en 1489; il fut enlumineur  auprès du  duché de Bourgogne, il produisit essentiellement ses oeuvres à Valenciennes, il s'inspira pour celles-ci des primitifs flamands.
La miniature imagine un traité consacré aux provinces du Monde.
La Terre inscrite au sein des éléments est de forme traditionnelle.
Au premier plan les fils de Noé, entre lesquels la Terre a été partagée, participent à une même scène centrée sur l'arche.
L'arrière plan découvre un paysage de rochers, de prairies, de bois et de villes réelles ou imaginaires, sous des cieux peuplés de nuages effilochés.


Texte issu de l'exposition à la B.N.F à Paris:
La plupart des représentations médiévales ne considèrent que la Terre habitée : ce sont les Mappemondes ; elles prennent souvent la forme traditionnelle " du T dans l'O ", les 3 parties de la terre inscrites dans l'O de l'anneau océanique sont séparées par le T dont la hampe figure la Méditerranée, et les branches sont l'une ,le Tanaïs ( le Don ) limite traditionnelle entre l'Europe et l'Asie et l'autre, le Nil , limite entre l'Asie et l'Afrique.
Le Monde clos par le cercle océanique résulte du partage réalisé après le Déluge entre les trois fils de Noé.

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OCÉAN INFRANCHISSABLE DES MAPPEMONDES MÉDIÉVALES


De l'héritage greco-latin, le Moyen Âge retient un savoir livresque, christianisé et compilé dans de grandes encyclopédie.
Cette croyance d'un océan est transposée graphiquement en un anneau aquatique encerclant une terre habitée, représentée par un disque.
Cet océan est donc clairement représenté comme infranchissable.
Selon les croyances de l'Antiquité un double courant est-ouest, nord-sud divise la terre en quatre "îles", en théorie habitables, mais dont les tourbillons redoutables en interdisent l'accès.


Mappemonde: livre des " propriétés des choses " de Barthélémy l'Anglais XVème siècle
BNF. manuscrits Fr 9140 fol. 226v