16 mai 2010

LE PORTRAIT SUITE (10) LA PERIODE ROCOCO: LA FRANCE

Après le déclin du baroque va naître le mouvement "rococo", en France puis en Allemagne, en Italie et dans le reste de l'Europe, ce mot vient de rocaille qui qualifie un style d'ornementation imitant les rochers les pierres, les coquillages, c'est à Versailles sous la Régence qu'apparaît ce style puis continue pleinement sous Louis XV, notamment dans le mobilier emploi de bronze doré en forme d'arabesque  entre autres, de laque chinoise, mode de panneaux décoratifs peints, de miroirs encadrés de volutes, le rococo aussi dans la sculpture et la peinture.
Les objets décoratifs, notamment la porcelaine de Chine impose ses motifs dans les manufactures européennes telles celles de Saxe et de Sèvres.
 En architecture on le trouve dans les palais, châteaux et églises telle la basilique d'Ottobeuren en Bavière, le château du "sans souci" en prusse, commandé par Frédéric le Grand, l'hôtel de Soubise à Paris, la façade de la cathédrale de Cadix.
En peinture, la peinture décorative se distingue par la création de panneaux aux sujets champêtres ou des scènes de vie, reflets d'une haute société recherchant les "plaisirs", beaucoup de peintres créeront des tableaux avec des thèmes grivois ou érotiques.
Le portrait en lui-même connaît son apogée, notamment dans la technique du pastel.
Ce terme rococo à la fin du 18ème siècle a eu une connotation péjorative, jusqu'à son acceptation par les théoriciens de l'art , plus tard, et sera reconnu comme un mouvement artistique à part entière!
Ce style sera abandonné pour le néo-classicisme depuis la révolution jusqu'en 1830 puis viendra la période "romantique".




"Petit garçon à la jolie robe" 1710-14 de Nicolas de Largillière (1656-1746) surtout connu pour ses natures mortes à l'égal de Chardin, il fut aussi un portraitiste éminent (1500 portraits) il voyagea en Angleterre, et devint en 1689 l'un des peintres les plus demandés, aussi à l'aise avec les natures mortes qu'avec les paysages et les portraits qu'on lui reconnaît très réalistes,. Il fut éclipsé par la notoriété de Hyacinthe Rigaud à la cour.




"La belle strasbourgeoise" du même peintre jouant de la dominante chromatique du noir.




"Vestale" de Jean Raoux (1677-1734) après sa formation partit en Italie où on le trouve à Rome, Florence, Venise et Padoue, il peignit les décorations de la maison du Chevalier de Malte, Philippe de Vendôme, il fut très apprécié en son temps par Voltaire et des personnalités de la Régence.




"Comédiens italiens"1720 de Jean Antoine Watteau (1684-1721) l'un des premiers représentants du mouvement "rococo" renommé pour ses thèmes de "fêtes galantes" où il peint un monde élégant et joyeux, conversant, jouant de la musique, avec des costumes issus du théâtre et 
fantaisistes ,il influença de nombreux peintres, en France et en Angleterre, particulièrement doué pour le dessin, il reçut après plusieurs essais le premier prix de l'Académie qui créa un nouveau genre pour lui: "fête galante", mais son oeuvre est bien plus profonde que ce genre, on y trouve une réflexion sur la vie et sa futilité. 
De ses peintures on perçoit une atmosphère poétique, une légèreté et un flou stylistiques, où certains critiques d'art verront un précurseur de l'impressionnisme.
Au 19ème siècle et après ,beaucoup de personnalités des Arts vanteront Watteau.




"L'âge heureux" 1716-20 du même peintre.




"Marie Leczinska" 1748 de Jean-marc Nattier (1685-1766), d'une famille de peintres, il admirait Rubens et le copia, très bon dessinateur et graveur, il voyagea en Hollande où il fut sollicité par la cour de Russie mais déclina l'offre. Il fut renommé pour ses portraits, notamment ceux de la famille d'Orléans.




"Cléopatre" 1722-24 de François le Moyne (1688-1737) peintre décorateur (salon d'Hercule à Versailles) on le considérait comme le nouveau Le Brun.




"Philippe Coypel" frêre du peintre Charles Antoine Coypel (1694-1752) il se tourna d'abord vers le théâtre comme dramaturge, il revint vers la peinture, il est l'auteur de cartons comme beaucoup pour les tapisseries, il connut le succès et devint le peintre attitré de Marie Leczinska.




"Bulles de savon"1739 par Jean Siméon Chardin (1699-1779) l'un de mes préférés avec Fragonard, considéré comme l'un des plus grands peintres du 18ème siècle, peintres de magnifiques natures mortes aux thèmes simples presqu'austères, il fut également un portraitiste de talent et aussi de scènes de vie, Diderot le tenait en très haute estime, après la période des portrait à l'huile il revint aux natures mortes plus élaborés, mais avec une technique où la lumière les fondus et les reflets en font le Maître absolu du genre (à mon avis) à cette époque.
En dernière partie de sa vie il s'adonna aux pastels qu'il maîtrise avec brio et là aussi on ne peut qu'admirer ses oeuvres simples et abouties avec beaucoup plus de sensibilité et de vérité qu'un de La Tour, mais cela n'engage que moi.




"La maison de cartes" du même peintre.




"Jeune fille" de Charles Joseph Natoire (1700-1777) l'égal de François Boucher à l'époque, peintre et décorateur, auteur de cartons pour la tapisserie, il connut le succès avec de nombreuses commandes de Louis XV.




"La Marquise de Pompadour"1756 par François Boucher (1703-1770) après sa formation chez le peintre Le Moyne il partit 3 ans en Italie puis fut admis à l'académie comme peintre d'histoire et devint en 1765 premier peintre su roi, est connu pour ses thèmes pastoraux peignant la matière avec une grande délicatesse, thèmes érotiques fréquents à cette époque, il fut le peintre attitré de la Marquise de Pompadour, il fut aussi concepteur de costumes de théâtre, et aussi auteur de scènes pastorales théâtrales, on lui connaît aussi beaucoup de motifs pour les manufactures de porcelaine.




"Nicole Richard enfant" 1754 de Maurice Quentin de La Tour (1704-1788) un pastelliste reconnu à l'époque et plus tard éclipsant, parce que mieux en cour, des peintres comme Perronneau et Chardin, on lui reproche quand même une propension à se répéter dans ses portraits toujours souriants et avenants, très habiles à plaire aux gens qu'il peignait!!( Je suis d'accord même s'il se montre très virtuose).




"La marchande de tisanes" de Françoise Duparc (1705-1778) artiste né d'un mère espagnole et dont le père Antoine Duparc était un sculpteur célébre, ses oeuvres sont inspirées de scènes de vie quotidiennes sans effets ni morales ni sentiments exacerbés à la mode à cette époque.




"La tricoteuse" de la même peintre qui ne peut être qualifiée de rococo , je trouve, beaucoup plus rattachée à la peinture hollandais du siècle précédent!




"Une Dame" 1768 de Jean Baptiste Perronneau (1715-1783) pastelliste de talent il fut aussi graveur pour beaucoup d'oeuvres de peintres contemporains., élève de Natoire, il fut le rival de Quentin de La Tour, mais faute d'être reconnu par la cour, partit exercer ses talents dans d'autres pays d'Europe, on peut lui reconnaître une expressivité et une sensibilité égales à celles de Chardin.




"La blanchisseuse" de Jean Baptiste Greuze (1725-1807) il fut aussi l'élève de Natoire, il peignit des portraits pendant 50 ans, il fut très admiré en son temps pas ses pairs, et des personnalités de l'époque comme Diderot, avant qu'il n'aborde les sujets plus lestes et érotiques, lui aussi, il peignit aussi des thèmes allégoriques et mythologiques.




"La jeune écolière"1775-78 de Jean Honoré Fragonard mon préféré avec Chardin surtout pour ses portraits.
Elève de Boucher il se distingue par une technique et un trait vif et énergique, et un coloriste superbe, auteur de scènes mythologiques et de paysages entre autres il séjourne à l'Académie de Rome 6 ans, il s'oriente comme quelques uns à l'époque vers des thèmes érotiques. Mais son oeuvre ne peut être réduite à ce genre, on ne peut qu'admirer sa maîtrise dans l'art du portrait, maître de la couleur et de la lumière.




"L'abbé Saint Non" 1769 de Fragonard.




"Dame âgée et sa fille" 1775 de Anne Vallayer-Coster (1744-1818), élève de Joseph Vernet, admise à l'Académie une des rares femmes admises, elle fut connu pour ses natures mortes que je trouve magnifiques à l'égales des  oeuvres des hollandais et des flamands, j'y reviendrai quand j'aborderai les natures mortes dans un temps très lointain!!!!!

2 commentaires:

  1. la jeune écolière aussi mon préféré ! MERCI
    bises ensoleillées cette fois

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  2. Quelles couleurs! La délicatesse des teintes, surtout le bleu, me ravit toujpurs.
    Bises.

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